. H.E.M.S

 H.E.M.S

Visual and sound installation (2022/2025)



A white room. Around the viewer, four ink-on-paper quadriptychs, one on each wall, with a speaker hidden beneath each. The slow, continuous sound of the room is composed of four field recordings from distinct scales of the human environment: terrestrial nature (June rain), the human body (the artist's heartbeat), the machine (electromagnetic interference from a computer on one track, and material vibrations on a second track), and deep space (a montage of electromagnetic waves recorded by NASA). All these field recordings have been edited, processed, and filtered to highlight their specific frequency range and sonic characteristics. Each of these recordings is matched by an ink-on-paper that transcribes the essence of each unique sound flow; each painting and each flow are named respectively: Human, Earth, Machine, and Space. 

Each sound is emitted from the frame of each ink-on-paper, as if emerging from the ink. The work connects several scales: the cosmic scale, the planetary and natural scale, the bodily and human scale. The world of the machine is present from two angles: the material angle (the vibratory production of the real computer) and the invisible angle (the captured electromagnetic waves, which also metaphorically represent the virtual and invisible sphere of the internet). Electromagnetic waves do not belong to matter since they are pure vibrations in space, without materiality like particles. They belong to the order of the imperceptible, beyond the infinitely small - i.e. on the opposite side of the cosmos, in the register of scales. At the same time, these waves are the language of the cosmos, since each cosmic body produces them. Here, in the same way that NASA's Radio Plasma Wave Science probes capture the electromagnetic emissions of planets and their satellites in the cosmic void, we record the interference of the microphone sensor with the computer's electromagnetic output. 

What impact does technology have on the climate, on human life? What impact does the electromagnetic radiation we create (through our machines) have on humans and nature on Earth? What impact does space technology have on the terrestrial environment, but also on the cosmic environment? We think, for example, of China's recent use of cloud seeding technology to create artificial rain for crops, or blue skies for important events. We also think of Elon Musk and his Starlink project; this potentially involves sending up to 42,000 satellites (60 have already been launched) into orbit to improve internet connections. We know that the mass of waste we leave in space could one day transform orbit into a landfill, preventing us from ever leaving Earth if necessary. 

The work creates a sonic and visual environment. An empty room, a gravitational space with the viewer at its center. The piece addresses the issue of the environment, in the broadest sense: natural environment (rain), spatial environment (cosmic recording), virtual environment (computer sound), wave environment (electromagnetic), and vibrational environment. Unlike the potential toxicity of electromagnetic radiation in some people, or technological pollution on Earth or in space, the piece creates a soothing, continuous, pulsating, and vibrational environment that invites meditation on the infinitely large, the infinitely small, the scales of communication in nature and the cosmos, technology, and our place in the universe. The acronym HEMS (Human Earth Machine Space) refers to the idea of a hem. The hem is an edge, a boundary between two spaces of distinct nature. It is also a suture. With this sound work, we invite the listener to place themselves precisely at the edge, at the hem, between these dimensions of the universe with distinct scales, both aurally and visually. 

Created for Transmediale festival, 2023, Berlin.

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Une pièce blanche. Autour du spectateur, quatre quadriptyque d'encre sur papier, un sur chaque mur, avec dissimulé sous chacun, un haut-parleur. Le son lent et continu de la pièce est composé de quatre enregistrements de terrain issus d’échelles distinctes de l’environnement de la vie humaine : la nature terrestre (pluie de juin), le corps humain (les battements de cœur de l’artiste), la machine (interférences électromagnétiques d’un ordinateur sur une piste, et vibrations matérielles sur une seconde piste) et l’espace lointain (un montage d’ondes électromagnétiques enregistrées par la NASA). Tous ces enregistrements de terrain ont été montés, traités et filtrés afin de mettre en valeur leur plage de fréquences spécifique et leurs caractéristiques sonores. A chacun de ces enregistrement répond une encre sur papier qui transcrit l'essence de chaque flux sonore singulier chaque pièce et chaque flux sont nommés respectivement : Human, Earth, Machine et Space. 

Chaque son est émis depuis le cadre de chaque encre sur papier, comme émergent de l'encre. L’œuvre relie plusieurs échelles : l’échelle cosmique, l’échelle planétaire et naturelle, l’échelle corporelle et humaine. Le monde de la machine est présent sous deux angles : l’angle matériel (la production vibratoire de l’ordinateur réel) et l’angle invisible (les ondes électromagnétiques captées, qui représentent aussi de manière métaphorique la sphère virtuelle et invisible d’internet). Les ondes électromagnétiques n’appartiennent pas à la matière puisqu’elles sont des vibrations pures dans l’espace, sans matérialité comme les particules. Elles relèvent de l’ordre de l’imperceptible, au-delà de l’infiniment petit, à l’opposé du cosmos dans le registre des échelles- l’infiniment grand. En même temps, ces ondes sont le langage du cosmos, puisque chaque corps cosmique en produit. Ici, de la même manière que les sondes Radio Plasma Wave Science de la NASA captent l’émission électromagnétique des planètes et de leurs satellites dans le vide cosmique, nous enregistrons l’interférence du capteur du micro avec la production électromagnétique de l’ordinateur. 

Quel impact la technologie a-t-elle sur le climat, sur la vie humaine ? Quel impact le rayonnement électromagnétique que nous créons (par nos machines) a-t-il sur les humains et la nature sur Terre ? Quel impact la technologie spatiale a-t-elle sur l’environnement terrestre, mais aussi sur l’environnement cosmique ? Nous pensons par exemple à la Chine utilisant récemment la technologie d’ensemencement des nuages pour créer de la pluie artificielle pour les cultures, ou un ciel bleu pour des événements importants. Nous pensons aussi à Elon Musk avec son projet Starlink ; cela implique potentiellement l’envoi de jusqu’à 42 000 satellites (60 ont déjà été envoyés) en orbite pour améliorer les connexions internet. Nous savons que la masse de déchets que nous laissons dans l’espace pourrait un jour transformer l’orbite en décharge, et nous empêcher de quitter un jour la Terre si cela devenait nécessaire. 

L’œuvre crée un environnement sonore et visuel. Une pièce vide, espace gravitationnel dont le spectateur est le centre. La pièce traite de la question de l’environnement, au sens le plus large : environnement naturel (pluie), environnement spatial (enregistrement cosmique), environnement virtuel (son extrait d’un ordinateur), environnement ondulatoire (électromagnétique) et environnement vibratoire. Contrairement à la toxicité potentielle des radiations électromagnétiques, chez certaines personnes, ou à la pollution technologique sur Terre ou dans l’espace, la pièce crée un environnement apaisant, continu, pulsé, vibratoire, qui invite à la méditation sur l’infiniment grand, l’infiniment petit, les échelles de communication dans la nature et le cosmos, la technologie, et notre place dans l’univers. L’acronyme HEMS (Human Earth Machine Space) renvoie à l’idée d’ourlet (hem en anglais). L’ourlet est un bord, une limite entre deux espaces de nature distincte. C’est aussi une suture. Avec cette œuvre sonore, nous proposons à l’auditeur de se placer précisément au bord, à l’ourlet, entre ces dimensions de l’univers aux échelles distinctes, auditivement et visuellement.

Créé pour le festival Transmediale, Berlin, 2023.